La Lorraine champêtre au travers du Xaintois – Dimanche 21 avril 2024

En ce matin d’avril plutôt frisquet, 14 Traction et une jolie 2CV jaune et noire, venues des
quatre départements lorrains, font route vers Vézelise. Pour cette sortie de printemps, Jean-
Pierre et Anne ont concocté un joli programme : « La Lorraine champêtre au travers du
Xaintois ».

Après passage près des grandes halles à Vézelize, nous arrivons à la brasserie artisanale « La
Lorraine Perdue ». Si le nom a de quoi surprendre, c’est celui que lui a donné un couple
lorrain appelé « Perdu » : Eric et Sandrine Perdu. Et c’est tout naturellement que la bière
produite dans cette brasserie prit le nom de « La Paumée ». Toute une histoire !

Faire revivre le passé brassicole de Vézelise fut, en 2019, le souhait de nos hôtes, également
propriétaires de l’auberge « La Lorraine Perdue » à Goviller.

Chaleureusement accueillis, nous découvrons cette brasserie dotée d’une salle de brassage
avec 3 fermenteurs, d’une cuve de filtration, d’un atelier d’embouteillage et d’étiquetage et
d’un espace réservé au stockage des matières premières et à la production. Tout au long de la
visite, les explications pertinentes nous permettent d’appréhender le processus de fabrication
de la bière.

Aujourd’hui, le vœu de Eric et Sandrine est largement réalisé car c’est 42 000 litres de bière
bio, dont 80 % destinés au marché local, qui sont produits à l’année.

Lors du buffet apéritif, nous prenons plaisir à déguster diverses variétés de « La Paumée »,
blanche, blonde, ambrée, noire … Puis direction Goviller où Eric nous sert, au sein de son
auberge, un excellent repas.

En début d’après-midi, les équipages font route vers la colline de Sion, magnifiée par Maurice
Barrès. Dans son roman « La Colline inspirée » publié en 1913, l’auteur y voit « un lieu où
souffle l’esprit ». Il pleut, il grêle mais nos Traction vont bon train pour rejoindre Haroué, au
cœur du Xaintois, seconde étape de notre balade.

Et là, après avoir soigneusement aligné nos Traction dans la cour d’honneur, accompagnés
de notre guide, nous découvrons l’histoire du Château, joyau du siècle des Lumières,
surnommé « Le petit Chambord lorrain ». Ici, tout se rapporte à la thématique du temps :
365 fenêtres, 52 cheminées, 12 tours.

Datant du Moyen-Age, en ruines au 17e siècle, il est acquis par le prince Marc de Beauvau-
Craon, grand connétable de Lorraine, grand d’Espagne, vice-roi de Toscane, qui s’éprend du
lieu pour y établir sa résidence principale. Il confie la reconstruction à l’architecte Germain
Boffrand qui fait appel aux meilleurs artistes de son temps.

Cette résidence, qui témoigne de l’art de vivre à la française, appartient à la même famille
depuis huit générations. Si, en 2021, la princesse Minnie de Beauvau-Craon choisit de
confier la gestion du château à l’Etat, ses descendants restent entièrement propriétaires des
lieux.

Lors de la visite, nous admirons, entre autres, l’escalier d’honneur, la chapelle, la chambre
d’apparat, le salon chinois décoré par Pillement. Quant au magnifique mobilier Louis XVIII, il
fut transporté à Haroué par Valentine, épouse de Edmond de Beauvau, qui avait hérité ce
mobilier de sa mère Zoé du Cayla, favorite du roi …

Et n’oublions pas le beau jardin à l’arrière du château.

Vers 17 h, les amis tractionistes se quittent et regagnent leurs pénates.

Merci à Jean-Pierre et Anne pour l’organisation de cette agréable journée, pour leur efficacité
et leur bonne humeur.

Marie Daffini