Le Mystère de la 15/6 Cabriolet
- Septembre 2020 // Publié en  2021 -

ILE-DE-FRANCE
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Amateurs d’anciennes, nous aimons parfois alimenter la chronique. La chronique elle-même a besoin de nous. Le faire en toute innocence, encore que…, est agréable. Cette fois-ci, cela aura été franchement amusant et innocent de notre part.
« A quelle voiture assortir ton polo ? ». La question est-elle « avec quelle voiture veux-tu sortir mon Julot ? » J’ai du mal à penser que mon épouse s’adresse à moi dans ce cas car ni l’une ni l’autre question ne cadre tout à fait. N’empêche que c’est une vraie question : « Avec quelle voiture sortir quand on en a le choix ? ». Précisons : Je n’ai pas dit « Quelle compagne choisir… ».

Le choix nous est donné, à Marie-Julie et moi-même, de rouler désormais :
• en DS 21couleur bleu n°12 Londres-Mexico ex Neyret retour du rallye entrepris par Bob en 1970 et achevé par nous en 2018 à Mexico,
• en réplique Bonhoure Cabriolet vert 15/6 « Madame Michelin ». « Tour du monde » pourrions-nous dire tant avec cette voiture nous avons bourlingué à travers le monde ;
• en 2CV toute ordinaire, couleur blanc année 1989.

La 2CV était ma première voiture enfant et même jeune conducteur. Aussi ma surprise est-elle très grande de voir le regard des plus jeunes, enfants et jeunes adultes à son passage. Elle n’a pour eux rien d’ordinaire et les laisse cois. La DS boostée rallye suscite en moi une forme de gêne ou presque tant je ne m’identifie pas à la bête toute épreuve qu’elle voulait être, désirable néanmoins par son esthétique et sa modernité avec, en plus, l’histoire d’un exemplaire authentique et désormais unique. Le cabriolet, lui, est du 100% adaptation Midol tant j’ai pris de liberté, au fil des années, pour en faire évoluer carrosserie, fonctionnalités et mécanique. On y tient à 5 ou 6 sous capote et le moteur actuel DS 21 boite 5 peut déplaire aux puristes tout en ravissant le conducteur.

J’ai toujours pensé qu’il fallait voyager loin durant nos jeunes années avec nos enfants jeunes et réserver la France pour plus tard. Cela nous valait cet automne 2020 un départ pour Dordogne et ou Périgord - les deux ne font qu’un paraît-il. Après quelques tours de circuit à Magny-Cours aux Classic Days fin août, la DS resterait au garage. Entre 2CV et Traction, question empreinte carbone, la petite levait le doigt très haut et méritait de l’emporter. Recours alors à un subterfuge bien connu des propriétaires d’anciennes, de bonne ou mauvaise foi : une voiture immatriculée en 1948 mérite d’être exhibée et utilisée comme témoignage et rappel d’une époque où la durabilité l’emportait sur une obsolescence qu’on eût alors qualifiée de criminelle pour autant que le mot existât. D’où notre départ, ce début de septembre au volant du cabriolet, capote repliée que nous déplierons une fois seulement en 20 jours et pare-brise baissé, spider oblige.

Quel bon choix ! Chaque kilomètre parcouru est un bonheur. En voiture sans ceinture, en moto sans casque, dans un fauteuil pullman et côte à côte. Cerise sur le gâteau, à 80 km/h réel, la vitesse passe à 120 environ, vitesse ressentie au fouetté du visage, sans risquer la contravention, là encore, au moment de saluer les radars.

Clermont-Ferrand dessert le centre et le sud-ouest quand on vient du Jura. Nous saluerions au passage Bibendum et le remercierions pour sa générosité à plusieurs reprises quand il s’est agi pour nous d’équiper nos jantes de produits qui n’ont jamais défailli. Surprise alors, au retour du repas, que rencontrer sur le parking de l’Aventure Michelin Stéphane Nicolas, responsable du patrimoine ainsi que Olivier Basset, directeur de l’Aventure. Tous deux sont venus rencontrer notre voiture en pleine connaissance de cause (ce n’est pas le fameux cabriolet vert…) et Bidendum, notre mascotte, avec lequel nous aimons voyager. L’accueil est très sympathique et vaut à la voiture, à la mascotte et aux heureux propriétaires un plaisant article et commentaire sur le site web de la marque.

Stéphane a fait à cette occasion la promotion du n°79 de Citroscopie essentiellement dédié aux 50 ans du rallye Londres-Mexico et à nos épopées familiales, Traction 338 HZR 75 et surtout DS n°12 3356 TT 75.
Signalons au passage que 338 HZR constituerait un excellent kiosque de vente pour revues automobiles. Nous avons vendu pour le compte de Citroscopie et durant notre périple une bonne vingtaine de numéros « sortis du coffre » à des personnes venus nous aborder dans la rue ou sur une place pour mieux connaître la voiture.

La véritable surprise « media » nous attendait plus avant dans notre voyage cependant et là, plus qu’une simple chronique et récit, ce que vous allez découvrir est un véritable travail d’enquête et d’investigation auquel s’est livré une formidable journaliste du journal La Montagne.

Notre route nous avait conduit près de Collonges-la-Rouge. Là résident les amis Philippe et Nadine Lasson, bien connus au travers de TSF, Traction Sans Frontières, leur bébé. Avec tous deux, nous avons accompli une ballade, eux nous accompagnant pour quelques kilomètres en direction de Brive-la-Gaillarde, notre étape du soir.

Le surlendemain, alors que nous quittons une maison d’hôtes en Dordogne, nous recevons l’appel d’une journaliste de La Montagne. Elle tient mon téléphone de Philippe Lasson. Ce dernier a découvert dès potron-minet - vive les algorithmes - un article consacré à notre voiture sur le site web du journal :
« Une Citroën 15/6 stationnée à Brive. Serait-elle l’un des trois exemplaires authentiques qui existent dans le monde ? » (Daté 14 septembre 2020)
La journaliste entame alors un long et surprenant questionnement sur la voiture, son origine, son historique… Je réponds de manière très transparente à chacune de ses questions et l’assure qu’en aucun cas il ne s’agit de la voiture de Madame Michelin achetée et restaurée dans les années 80/90 par le collectionneur Nico Michon. Je conforte simplement ce que Philippe Lasson a pu lui dire de nos propres aventures au volant de ce cabriolet. Dont acte. La charmante journaliste me dit qu’elle publiera dans la journée la réponse à la somme des interrogations posées par la présence de nuit à Brives de notre voiture 2 nuits plus tôt.
Nous découvrons le lendemain la séquence 2 de l’enquête entamée la veille :
« Insolite – Nous avons percé le mystère de la Citroën cabriolet 15/6 de passage à Brive… et son histoire vaut le détour »
(Daté 15 septembre 2020, jour de l’anniversaire de André)
Le 16 septembre, article papier cette fois-ci dans l’édition de La Montagne, Brive ville et agglomération :
« Enquête autour d’un véhicule d’exception de passage à Brive : Le mystère de la Citroën 15/6 :
Une Citroën cabriolet verte a fait escale à Brive lundi. Alertés par un lecteur, nous avons mené une petite enquête pour savoir s’il s’agissait d’un des trois exemplaires authentiques qui existe dans le monde (Emilie Auffret, journaliste) ».
Pour ma part et à l’avenir, découvrant ce travail de journalisme, je défendrai fermement ce journalisme qu’on appelle « d’investigation ». Merci Emilie Auffret et merci au lecteur de Brive qui s’est laissé intriguer par 338 HZR.

Ci-dessous, liens avec Aventure Michelin et La Montagne. Je cherche quelques photos en plus.

Lien vers la page Facebook de l'Aventure Michelin

Lien vers l'article de La Montagne

André MIDOL